– MANIF DU FUTUR / BURE : un pied de nez au climat ultra répressif 29.09.25
Samedi 20 septembre, plus de 1500 personnes ont manifesté à Bure, unies autour de l’avenir des générations futures, dans un climat festif et déterminé. Venu.e.s de toute la France et même d’Europe, les opposant.es à Cigéo ont dénoncé, une fois de plus, les risques hors-norme que fait courir le projet d’enfouissement des déchets nucléaires les plus toxiques en Meuse/Haute-Marne. La mobilisation ne faiblit pas !
Les organisateurs de la Manif’ du Futur tiennent à dénoncer le dispositif policier sans commune mesure déployé autour de cet évènement alors que l’Andra s’apprête à faire passer en force un projet Cigéo bourré d’inconnues majeures. Un dispositif dont l’envergure pose question à bon nombre, et que la préfecture de la Meuse semble vouloir justifier depuis quelques jours auprès des médias (Est républicain, 23/09/2025).
L’Etat aurait-il mauvaise conscience ?
Si le préfet de la Meuse estime à nouveau par voie de presse et en communiquant en boucle sur les réseaux sociaux que le dispositif de sécurité mis en place était « dimensionné à l’ampleur de la manifestation et à l’état de la menace », on peut légitimement s’interroger sur " l’état de la menace " !
C’est bien l’Etat qui s’obstine à précipiter les étapes d’un chantier dont le dossier de demande d’autorisation - en cours d’instruction - présente toujours autant d’omissions que d’inconnues. Soyons clair : il s’agit uniquement de plaquer brutalement - en toute connaissance de cause - un méga-projet industriel aux risques sans précédents sur un territoire devenu "laboratoire" d’expérimentation : achat des consciences, intimidation et dérive autoritaire.
Comment expliquer autrement la débauche de moyens répressifs déployés dès la semaine précédent la manifestation dans un rayon de 30 km autour de Bure, avec des contrôles quotidiens effectués auprès d’une population contrainte de subir et de se taire. Le jour J, les dizaines de véhicules de gendarmerie déployés en rase campagne à travers champs, de motards et de gendarmes armés aux carrefours de tous les villages, de "centaures" (1), véhicules blindés anti-émeutes de la gendarmerie, sans compter les drones et les rondes d’hélicoptères, le ton était donné. Trois des six bus de manifestant.es ont été contraints de se soumettre à une fouille des véhicules et des personnes.
Un article publié par le Ministère de l’Intérieur révèle des chiffres ahurissants, à la mesure des enjeux industriels qui se jouent à Bure : 920 gendarmes (560 gendarmes mobiles et 350 départementaux) !
Quel est le coût de l’opération ramené au nombre de 700 manifestant.es annoncé officiellement et volontairement minimisé ? La répression coûte cher au contribuable ! A savoir que l’organisation a décompté plus de 1500 manifestant.es, ce que confirment les médias, saluant la belle réussite de cette manifestation.
Une dérive inquiétante en vogue : la réécriture de l’histoire à l’insu des personnes
Si le préfet invoque "la garantie du respect du parcours validé en amont avec les organisateurs" (2), ces derniers déplorent les déclarations répétées du représentant de l’Etat dans la presse locale la semaine précédente, évoquant leur soi-disant "incapacité à gérer l’ordre" au cours de cette manifestation et la menace d’une “manifestation qui ne ressemblerait en rien aux autres”. La tentative pour faire peur et pour dissuader la population locale de rejoindre l’opposition à Cigéo ne fait aucun doute.
Le 20 septembre au soir, a communication du ministre de l’Intérieur qui s’est félicité sur "X" de l’action de la Gendarmerie pour "assurer la sécurité des personnes et des biens face aux risques de trouble" frise une récupération politique plus que douteuse.
Du pain et des jeux, cela ne suffit pas !
Plus globalement, c’est bien la surdité des pouvoirs publics et leur tentative de criminalisation des mouvements environnementalistes - et d’une jeunesse appelée à subir les (in)conséquences d’un siècle de fuite en avant - qui engendrent la désespérance de se faire entendre.
Pas dit que l’image de l’Andra sorte grandie de cette mise en scène, au vu de l’exaspération d’une partie de la population. Et ce n’est pas la petite fête organisée pour ses 25 ans, mi-septembre 2025 autour d’une soirée à énigmes, d’un jeu immersif, de défi à relever, de démo de pompiers sur fond de musique guinguette, qui va tromper sur son véritable objectif : accaparer et vider tout un bassin de vie pour y installer la plus noire des poubelles atomiques au monde.
(1) En 2021, coût d’un centaure : 745 000€ hors maintenance, 90 de ces engins commandés pour la modique somme de 70 millions d’euros Un "équipement de pointe" dont l’utilité véritable "reste à démontrer", pointait toutefois la Cour des comptes dans un rapport en 2024.
(2) Communiqué 20/09/2025, Cabinet préfecture de la Meuse, manifestation dans le secteur de Bure - Bilan
– Fichage des anti-nucléaires : le Conseil d’Etat valide un outil répressif 7.08.25
Le Cedra transmet ce communiqué du 29 juillet des associations Greenpeace France, du Réseau "Sortir du nucléaire" et de Cacendr, suite à une décision inquiétante du Conseil d’Etat à propos d’un recours contre le fichage assumé des militant-es antinucléaires dans lequel notre association était requérante.
http://www.cedra52.fr/
– FESTIVAL LES BURE’LESQUES, 16/17/18 août 2024
Le festival de résistance au projet toxique d’enfouissement de déchets radioactifs Cigéo prépare sa nouvelle édition. Réservez ces dates : 16-17-18 août 2024. On vous attend à Saint-Amand-sur-Ornain, à 16 km de Bure (Meuse)...
https://burefestival.org/
– Communiqué du CEDRA, 24 mai 2024 : Les Brèves de Cigéo/Bure
Que s’est-il passé récemment ? Entre actualités, annonces et bilans ? Toutes les infos autour de Cigéo et de la nucléarisation du territoire en Meuse/Haute-Marne ne peuvent pas faire l’objet d’un communiqué systématique. Il y aurait beaucoup trop à dire. Nous vous proposons donc régulièrement un récapitulatif des actualités et articles intéressants sur le sujet !
Cigéo et expropriations
C’était la grosse actualité de ce premier semestre 2024, l’Andra a lancé une procédure d’expropriation pour les besoins du projet Cigéo qui concerne 336 propriétaires et 569 parcelles (surface et/ou tréfonds). L’enquête parcellaire, première étape du processus, s’est achevée le 12 avril. Début mai, les commissaires enquêteurs ont rendu leur rapport dont vous pouvez retrouver un premier compte-rendu et une première analyse ici. La prochaine étape est la signature de l’arrêté de cessibilité par le Préfet, qui dressera les parcelles à exproprier avec leurs propriétaires. Nous entrerons alors dans la phase judiciaire de la procédure d’expropriation qui sera ponctuée de différents recours juridiques possibles.
Pour se remettre à jour :
– Ne pas céder, pour empêcher l’accaparement des terres et ne pas laisser un boulevard à l’Andra : à retrouver, les premiers témoignages de propriétaires directement concernés et les premiers conseils du groupe foncier juridique qui décortique l’enquête parcellaire : l’article de France 3 "Les expropriations relancent la mobilisation des opposants à Cigéo, il ne faut pas céder mais résister".
– 15 ans de prospections foncières et de harcèlement des agriculteurs-trices pour finalement monter un dossier d’enquête parcellaire aussi approximatif (données manquantes, illisibilité globale de l’emprise, découpages incompréhensibles..)... Quel mépris envers les paysan-nes et les habitant-es de la part de l’Andra. Lire l’article du JHM du 29 mai 2024 "Cigéo, la bataille des terres rentre dans le dur".
– Témoignages de trois familles d’agriculteurs-trices vivant autour de Bure et qui avant même que le projet Cigéo ne soit peut-être autorisé un jour, seraient bouleversées par les expropriations et la boulimie foncière de l’Andra. Lire l’article de Reporterre "Ils voulaient me refiler un champs de cailloux !"
– Même sans être en direct de Bure, comme lors de son escapade en début d’année, Jean-Luc Porquet continue de tenir les lecteurs-trices du Canard Enchaîné au courant des actualités chaudes qui concernent la lutte contre le projet Cigéo. Ici, son regard sur les expropriations dans cet article du 18 avril "Place à la plus belle des poubelles".
L’Autorité de Sûreté Nucléaire auditionnée à l’OPECST (Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques) s’exprime sur Cigéo
"Il n’est pas concevable d’avoir un programme nucléaire ambitieux sans avoir en parallèle traité le sujet du déchet et sans avoir une perspective réelle de stockage de tous les types de déchets " Bernard Doroszczuk, Président de l’ASN devant les Parlementaires.
Autrement dit... tout est dit : l’ASN donnera son feu vert à Cigéo quoiqu’il arrive, par souci de cohérence avec la relance de la filière nucléaire.
Revoir " Nucléaire : les déchets les plus radioactifs n’ont pas de solution finale exutoire" d’après l’ASN.
ça bouge du côté de Stocamine ! On récapitule :
Le 24 avril, Alsace Nature déposait un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme "pour tenter de suspendre (pour la cinquième fois en trois ans) l’enterrement définitif des déchets toxiques (et des preuves) sous la nappe phréatique d’Alsace" (dixit François Zind, avocat).
En novembre, le tribunal administratif de Strasbourg via une procédure en référé, donnait raison au Collectif Destocamine et à Alsace Nature en suspendant les travaux de confinement définitif, considérant qu’ils pouvaient porter atteinte au droit des générations futures (et violer au passage la Charte de l’environnement) en raison du risque de pollution de la nappe phréatique. Le Conseil d’État, saisi d’un pourvoi, avait finalement autorisé les travaux en février, soulignant qu’ils devaient "débuter sans délai"... c’est à dire sans attendre le jugement au fond qui devrait avoir lieu au second semestre 2024 ! Le béton a commencé à couler... (pour aller plus loin dans le décryptage juridique, c’est par ici).
Pour protester contre la menace de la contamination de l’eau qui abreuve 7 à 8 millions d’européen-nes, des militant-es d’Extinction Rebellion se sont attaché-es aux palissades du site fin avril. Les cadenas ont été envoyés à Christophe Béchu. Après quelques jours ils ont été expulsés.
Vous pouvez aussi réécouter ce podcast spécial Stocamine de ce dimanche 5 mai dans Interception sur France Inter (45 minutes).
La lutte de Bure réaffirme son engagement inconditionnel aux côtés des camarades qui se mobilisent pour le déstockage des déchets toxiques qui menacent la nappe phréatique. Les luttes contre l’enfouissement des déchets radioactifs dans Cigéo et pour le déstockage total des déchets de Stocamine sont jumelles.
Le site de l’Andra à Bure, ce beau parc d’attraction
C’était samedi 23 mars, l’Andra a reçu sa 200 000e visiteuse. ça valait bien un petit article dans le Journal de la Haute-Marne. Il faut dire que Florence était toute contente de recevoir son petit "goodies surprise" de l’Andra et de repartir avec son petit souvenir estampillé Andra. L’Andra, dont le budget "communication" atteint des records ! On en oublierait presque sa vocation initiale : la gestion des déchets radioactifs.
Le Cedra en vadrouille
Le 23 mars, il était en direct de Caen devant la division de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, venu en solidarité de Bure pour participer au rassemblement et à la manifestation contre le démarrage de l’EPR.
Du 14 au 16 avril, il se promenait du côté de Besançon pour tenir un stand à la Foire Bio. Le 27 avril, nous participions à la manifestation devant la centrale nucléaire de Cattenom, mobilisation organisée par la Coordination antinucléaire Grand-Est .
Du 10 au 12 mai, il descendait en Savoie pour le Rassemblement des Glières, organisé par Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui. Un beau week-end sur ce haut plateau de Résistance, entre Forum des Résistances et Paroles de Résistant-es.
Par chez nous cette fois, nous avions proposé aux sympathisant-es de la lutte contre Cigéo et anti-Unitech de venir à la réunion publique du 16 mai à Joinville intitulée "SCOT Haute-Marne, l’avenir du territoire, parlons-en". Nous estimions que c’était le bon moment pour rappeler que l’avenir de la Haute-Marne doit s’envisager sans projet Cigéo à Bure (c’est-à-dire sans accaparement des terres, sans expropriation, sans militarisation du territoire, sans impact environnemental et sanitaire, sans mono-industrie nucléaire...). Mais les organisateurs ont botté en touche. C’est quand même "marrant" comme ce n’est jamais le bon moment pour parler de Cigéo. Même dans des réunions publiques concernant l’avenir du territoire qui se déroulent à 20 km de Bure (lire l’article du 21 mai 2024 dans le Journal de la Haute-Marne "Scot : plusieurs caps sont désormais fixés").
Panique à Bure : on ne lâchera pas l’affaire !
Le Cedra compte bien poursuivre ses distributions gratuites de cette bande dessinée dans tous les collèges et lycées de Haute-Marne, une bonne entrée en matière pour développer son esprit critique autour du projet Cigéo, un bon outil pédagogique pour en discuter au sein des établissements scolaires.
Lire l’article publié dans la Voix de la Haute-Marne "Panique à Bure, la BD Catastrophe" le 19 avril 2024.
"Mieux vaut en rire"
Jean-Luc Porquet, de retour à Bure lors des Rencontres printanières et anti-autoritaires du 17 au 23 avril, détaille à merveille quelques scènes fliquesques et clownesques ...
Lire l’article du Canard Enchaîné "Bure, dure, dure" du 30 avril 2024.
ET ON N’OUBLIE PAS LE TEMPS FORT DE L’ÉTÉ :
Les Bure’lesques, 16 / 17 / 18 août près de Bure, le festival de résistance contre Cigéo !
L’année dernière, c’était la déception : pas de Bure’lesques, elles n’ont lieu "que" tous les deux ans ! Mais cette année 2024 c’est la bonne : la fine équipe habituelle y travaille depuis quelques mois pour vous concocter une édition inoubliable. Et regardez la belle affiche !
Le festival pose une nouvelle fois son beau village de chapiteaux non loin de Bure et vous y attend cet été. Un avant-goût de ce qui se prépare ? Meuse et Haute-Marne aux multiples atouts ne doivent pas être sacrifiées aux intérêts d’un nucléaire qui veut y enfouir ses déchets les plus irradiants.
Alors parlons-en : 3 jours informatifs et festifs ouverts à toutes et tous pour des moments conviviaux et constructifs au coeur d’un territoire rural bien vivant, celui de Bure...
Toutes les infos ici : page facebook du festival - site internet
CEDRA
Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs
Membre de ’Bure-Stop’
Membre de la ’Fédération Grand-Est STOP Déchets Nucléaires’
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