– Consentement au RN par des électeurs de gauche 8.08.24
Notre charmante région a envoyé trois députés RN pour trois circonscriptions à l’Assemblée Nationale.
Toutes les analyses parlent du vote RN dans les campagnes abandonnées par l’État [1]. On parle moins des citadins « de gauche » artistes, diplômés du secteur social ou de santé, chercheurs, ingénieurs, journalistes, enseignants, qui consentent à l’arrivée du RN. « Sa victoire est inéluctable, c’est fichtrement naïf de penser qu’on peut l’arrêter ». Ils ne vont pas voter pour ce parti nauséabond, ils vont simplement ne plus voter ! On pouvait attendre d’eux qu’ils changent la nature des scrutins par leur vote, par les discussions avec leurs voisins et les gens des villages. Eh bien non, ils jettent l’éponge. Ils consentent à l’arrivée du RN [2]. L’écœurement a pris le dessus après tant d’espoirs jetés aux orties. « Mon ennemi c’est la finance » clamait Hollande. Une fois élu, il s’est empressé de signer le Traité budgétaire européen qui paupérise les peuples et en fracture les solidarités. Le PS comme la droite ont fait tous deux le choix du libéralisme : favoriser les riches au détriment des pauvres, avec quelques confettis sociaux pour le PS.
Cette lassitude, cet écœurement sont très compréhensibles mais pourquoi jeter l’éponge ? se replier pour « cultiver son jardin », rester dans l’entre soi citadin à la campagne, contribuer à diviser les bourgs et les villages entre groupes qui s’ignorent ou se toisent ? Le consentement à l’arrivée du RN, même si on ne vote pas pour lui, crée un climat où il s’épanouit d’autant plus à l’aise que ses électeurs ne boudent plus les urnes.
Lutter contre le RN c’est aussi lutter contre le consentement à sa prise de pouvoir. A nous de trouver comment refaire vivre l’espoir d’un vrai programme de gauche au pouvoir, et de vraies personnes politiques de gauche pour le mener, auprès de ceux qui n’y croient plus.
Naïveté ?