Les Graines du figuier sauvage, du 2 au 7.10.24
Après la péninsule ibérique et trois séances de Dos madres, nous quitterons l’Europe pour gagner
le Moyen Orient, et en particulier l’Iran, ce pays que le réalisateur Mohammad Rasoulof a dû fuir afin d’échapper à un nouvel emprisonnement et naturellement à l’interdiction d’exercer son métier. Les Graines du figuier sauvage dénonce avec clarté le système totalitaire de son pays : endoctrinement, mensonges d’état, répression avec un recours massif à la peine capitale (déjà évoquée dans Le Diable n’existe pas), suite aux manifestations liées au mouvement "Femme Vie Liberté". Cet exercice autoritaire du pouvoir fragilise la République islamique, au lieu de la renforcer. Le délitement contamine aussi la famille, dès lors qu’Iman, le père devient un rouage du régime.
La fiction est ici très efficace. A travers elle, le réalisateur met en scène un thriller, des interrogatoires délirants, des courses-poursuites impressionnantes, un drame familial. Une réussite tant les détails sont justes et le choix d’une musique et de chants kurdes pertinent.
(Cf fiche technique en P.J)
LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE
de Mohammad Rasoulof
Durée : 2h48 ; sortie : 18.09.2024
mercredi : 17h
jeudi, dimanche, lundi : 19h45
vendredi : 13h30
samedi, mardi : 15h30
Un choix simple mais d’une liberté inédite sous-tend le film : chez elles, les femmes ne portent pas le voile, donc les actrices ne le portent pas non plus. Aucun film « autorisé » n’échappe habituellement à la convention … tourné clandestinement, le film lui-même devient ainsi une marge d’intimité regagnée, une planche de salut morale, voire un maquis face auquel le lieu de travail du père rétrécit comme une peau de chagrin. C’est ce contrepoids au pouvoir suprême du paterfamilias qu’orchestre l’économie spatiale et narrative rusée des Graines du figuier.
Les Cahiers du cinéma Charlotte Garson
Une belle semaine au cinéma ; soyez attentifs aux horaires, les séances commencent plus tôt pour le film iranien.
Et puis il va peut-être falloir sortir les écharpes !
B.H.