-Voeux 2025
10.01.25
La vie est si belle, qu’on ne voit pas le temps passer... J’ai vu des galettes des rois dans la vitrine du boulanger, nous sommes donc en janvier, et janvier, c’est le mois des vœux :
A toutes et tous je présente mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année...
mais peut-être aussi pour ce nouveau siècle ?
Les accords de Paris signés il y a... 9ans, fixaient un objectif de réchauffement climatique de +1,5°C par rapport au niveau préindustriel pour la fin du 21ème siècle.
Mais ce matin la presse reprend les données de Copernicus : 2023 et 2024 sont déjà au dessus de cet objectif.
Comme les personnes qui ont signé les accords de Paris sont des gens sérieux, respectables, réalistes et bien informés, ils n’ont pas pu nous rouler dans la farine. J’en conclus donc que nous venons de terminer le 21ème siècle et que nous entrons dans le 22ème.
Etourdissant, non ?
Pourtant, durant ces neuf années, et même déjà bien avant, nous avons fait des manifs, signé des pétitions, planté des haies, installé des ruches, créé une monnaie locale, baissé la température de nos appartements, installé des pompes à chaleur et des panneaux solaires, voire même troqué notre vieille auto diesel contre une électrique et bien d’autres choses encore.
Parce que nous avons cru que nous pourrions faire changer la trajectoire de ce monstre fou qu’on appelle « le progrès » en faisant pression sur les « Zomepolitics », en dénonçant la cupidité des capitalistes, en devenant des « consom’acteurs ».
Ouvrons les yeux, ce monstre fou a un nom, c’est le système techno-industriel.
Il faut lire ou relire quelques ouvrages essentiels pour comprendre comment l’expansion exponentielle de ce système conduit inéluctablement à la disparition de la vie :
• Dans Le système technicien (1977), Jacques ELLUL montre que la technique est le facteur déterminant de l’évolution de la société, elle se comporte comme un cancer qui s’auto-accroit en suivant sa propre logique. Elle uniformise les cultures, elle mange la terre pour son inexorable développement, elle détruit la biodiversité...
• Dans Une question de taille (2014), Olivier REY montre la complicité des hommes avec cette croissance exponentielle du système.
Ne nous leurrons plus, il n’est pas possible d’aménager, de faire évoluer, de négocier avec le système, il n’a pas de tête, pas de pilote, pas de responsable. Il est peut-être encore temps de le mettre à bas par une stratégie véritablement révolutionnaire avant que son contrôle de nos vies ait atteint un point de non retour.
Voilà ce que je vous souhaite pour 2025.
Et à ces vœux, je joins encore deux cadeaux :
• Mensonges renouvelables et capitalisme décarboné de Nicolas CASAUX
• La ruée minière au XXIème siècle de Célia ISOARD.
-Pourquoi je vous abandonne 10.01.25
Après un certain nombre d’années à être à vos côtés, je vais vous abandonner et souhaite vous expliquer mon cheminement. J’ai 73 ans et suis engagé dans les luttes pour la préservation de la vie sur terre depuis plus de 50 ans.
Du Larzac à Bure, en passant par les luttes locales, les manifs pour le climat, j’ai été physiquement présent aux côtés de nombre d’associations et d’ONG, et notamment depuis 20 ans, pour faire avancer ce qui m’apparaissait comme des « bonnes causes ». Parallèlement, je leur ai apporté mon soutien financier à hauteur de plus de 10 % de mes modestes revenus.
Depuis 50 ans, je me suis toujours engagé avec conviction mais avec aussi avec des interrogations sur les objectifs de ces combats et aujourd’hui je fais le triste constat de mes erreurs, de nos erreurs, car les atteintes à la vie n’ont non seulement jamais cessées mais elles se multiplient de façon exponentielle :
• Le climat s’emballe, la limite des 1,5°C à ne pas dépasser à la fin du siècle est vraisemblablement atteinte et c’est sans compter avec un certain nombre de boucles rétroactives comme le dégel du pergélisol, la fonte des glaciers et des pôles, le dépérissement des forêts, l’acidification des océans, j’en passe et des meilleures ;
• La biodiversité est en chute libre, les insectes, les oiseaux, les mammifères disparaissent à une vitesse vertigineuse ;
• Les pollutions chimiques n’épargnent aucun endroit, des pôles aux déserts et on retrouve des centaines de molécules différentes, dont certaines sont qualifiées de « polluants éternels », dans les sols, les plantes et tous les êtres vivants ;
• La pollution aux matières plastiques, au delà du spectaculaire 6ème continent de détritus qui flottent dans l’océan, s’introduit sous forme de micro ou nano-particules dans nos corps ;
• La production de déchets nucléaires ingérables avec des durées de dangerosité qui dépassent les limites du temps « humain » ne fait que s’accélérer et le nombre de projets de centrales nucléaires explose (le nombre, pour l’instant) ;
• Et tout le reste...
Qui est responsable de cet emballement destructeur ? Le capitalisme ? Les entreprises ? Les Etats ? Les élus ? Les consommateurs ? Les citoyens ?
Durant plus de 50 ans j’ai tenté d’apporter des réponses à ces questions tout en essayant de peser sur chacun de ces acteurs par mon engagement militant associatif, mes actions, mes votes, ma consommation... sans résultat : les victoires obtenues sont insignifiantes au regard de l’amplification de la destruction.
Durant toute cette période, j’ai nourri ma réflexion de lectures : de « La Gueule ouverte » dans les années 70, à Aurélien BERLAN, de Jacques ELLUL et Bernard CHARBONNEAU à Célia ISOAR, d’Olivier REY à Théodore KACZYNSKI, pour n’en citer que quelques uns, j’ai constitué une bibliothèque de quelques centaines d’ouvrages dans lesquels je replonge régulièrement.
Tout ça pour en arriver, aujourd’hui, à cibler le seul véritable responsable du désastre : le système techno-industriel. C’est ce système qui phagocyte le vivant en n’apportant que des réponses techno-industrielles aux problèmes engendrés par son propre développement :
• Ainsi, pour lutter contre le réchauffement climatique, le système développe les énergies dites « vertes » ou décarbonées : les voitures électriques, le solaire, l’éolien ou le nucléaire. Autant d’alternatives mortifères qui vont engendrer des pollutions immenses par les gigantesques mines, l’exploitation des fonds marins ou l’accumulation de déchets dont la dangerosité dépasse le temps humain ;
• Ainsi pour justifier diagnostics et soins plus rapides et plus efficaces face aux maladies engendrées par toutes ces pollutions le système développe l’intelligence artificielle qui permettra un contrôle total des individus et la fabrication d’un monde transhumaniste.
Je pourrais multiplier les exemples qui, aujourd’hui, me font porter la seule et unique responsabilité du désastre sur le système techno-industriel.
Je ne sais combien de temps il me reste à pouvoir agir, mais j’ai conscience que si je veux que mes petits enfants puissent véritablement vivre, il faut très vite mettre à bas ce système. Pour cela, il faut une vraie stratégie révolutionnaire que je ne trouve malheureusement pas dans votre organisation.
Aussi, je vous saurai gré de bien vouloir mettre un terme au prélèvement que vous effectuez tous les mois sur mon compte bancaire.
Bien à vous.
-Enfin de bonnes raisons d’être optimiste ! 22.02.23
L’acidification des océans est une des conséquences de l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère. En effet, les océans sont un des pièges à carbone (ils absorbent environ 25 % de nos émissions) mais cette concentration contribue à diminuer l’alcalinité de l’eau de mer. Certes, on n’en est pas encore à ne pas pouvoir se baigner sans risquer de sortir de l’eau sans maillot de bain, mais cette acidification a d’autres conséquences moins visibles. Elle affecte notamment la capacité d’un certain nombre d’organismes marins à fabriquer du calcaire pour leurs coquilles. Ainsi, les huîtres risqueraient, à moyen terme, de disparaître ?
Diantre, mais alors comment faire un réveillon sans huîtres ?
Des chercheurs du monde entier se sont penchés sur cet épineux problème pour tenter de sauver nos agapes et des solutions sont en train de voir le jour.
La plus avancée de ces solutions nous vient du M.A.C.R.O.N. (Maritime Associated Center Research Operating Natural ) et elle est tellement formidable qu’elle mérite sans doute un prix Nobel.
Les chercheurs se sont intéressés au Bernard l’hermite qui a cette capacité à repérer des coquilles vides pour s’y installer et sont parvenus à isoler le gène responsable de ce comportement (gène qui d’ailleurs est aussi présent chez le Cuculus canorus).
Après plusieurs essais infructueux, ils viennent de réussir à intégrer ce gène dans l’ADN des huîtres qui développent alors la capacité de rechercher une protection externe pour se développer.
Et c’est là que le hasard fait bien les choses.
Un chercheur ayant malencontreusement laissé tomber dans l’aquarium expérimental l’emballage de ses Chicken McNuggets™, quelle ne fut pas sa surprise de voir des huîtres génétiquement modifiées (HGM) délaisser les coquilles de bigorneaux pour emménager dans l’emballage en question.
L’expérience a été renouvelée avec le même succès en jetant dans l’aquarium divers autres emballages (Big Mac™, McMuffin™ Egg & Bacon...).
Cette découverte est extrêmement importante car elle permettrait de développer une ostréiculture écologiquement responsable et soutenable sur les continents de plastique qui agrémentent nos océans. Ainsi, on pourrait produire, à très bas coût, des quantités impressionnantes d’huîtres dont la consommation ne serait plus réservée aux plus nantis et avancer ainsi dans la construction d’une société socialement plus équitable. Dans ces conditions, on peut raisonnablement s’interroger sur la nécessité de limiter la production de plastique où d’en développer un recyclage qui serait bien futile.
Encore une preuve - si pour certains d’entre vous il en fallait encore une - que la science n’a pas dit son dernier mot et que l’avenir n’est pas aussi sombre que certains voudraient nous le faire croire !