C’est la nouvelle très grande idée, le grand consensus : il faut vanter la relocalisation de notre production alimentaire, ce serait "vital et urgent".
Les appels se multiplient, des collectifs citoyens se créent, des plateformes de vente font grande recette, les pouvoirs publics et la grande distribution suivent et surfent sur la vague, la FNSEA et les agro-industriels se frottent les mains en demandant toujours plus de droits pour utiliser les pesticides pourtant si dangereux.
La nécessité de relocaliser la production alimentaire
– re-donner plus d’autonomie (au-delà de trois jours de stocks de grandes villes) pour se prémunir en cas de crise sanitaire, d’arrêt des flux commerciaux ;
– limiter l’excès de transports ;
– soutenir et développer l’emploi et l’économie de chaque territoire.
Ainsi il s’agirait de mieux garantir :
– la sécurité d’approvisionnement alimentaire ;
– la baisse de consommation d’énergies fossiles ;
– l’emploi et le commerce.
Mais alors, ne faut-il pas préserver toute terre agricole, surtout en proximité urbaine ?
– stopper l’artificialisation des terres (étalement urbain, grands projets commerciaux, contournements urbains...) ;
– stopper l’accaparement des terres agricoles par des puissances financières.
Mais alors, ne faut-il pas cesser de produire hors-saison ?
– cesser de produire dans des serres chauffées dont l’impact énergétique est supérieur aux transports des denrées
Mais alors, ne faut-il pas cesser de produire avec des intrants chimiques ?
– stopper l’utilisation des engrais : leur production est très énergivore, il faut aussi de l’énergie pour les transporter et les épandre - à noter que le phosphore est une ressource en voie de disparition ;
– stopper l’utilisation de pesticides qui impacte énormément la biodiversité, dont la perte impacte tout aussi considérablement la production alimentaire ;
– stopper cette agriculture industrielle qui détruit les sols (cette destruction constituera une dette écologique colossale au détriment des générations futures).
Prétendre que la relocation alimentaire va créer des emplois sur les territoires, n’est-ce pas un leurre si l’agriculture demeure industrielle ?
– l’agriculture industrielle ne cesse de détruire des emplois (toujours plus de mécanisation, d’intelligence artificielle et toujours moins d’humains) ;
– l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution qui en découlent font de même.
La seule solution soutenable pour l’avenir, garantissant réellement la souveraineté alimentaire des territoires, une biodiversité préservée et une meilleure santé des populations, n’est-elle pas l’agriculture paysanne et biologique ?
– une agriculture réellement soutenable, de taille modeste, plus humaine, de proximité, avec plus d’emploi ;
– l’arrêt de la pollution des sols, des eaux, de l’air, des aliments ;
– des revenus équitables, dignes, des prix responsables.
S’alimenter avec des produits locaux est ainsi tout à fait insuffisant pour réduire son empreinte écologique : il convient surtout de :
– ne pas faire de gaspillage alimentaire (près du tiers de la production alimentaire est jetée, enfouie ou brûlée, occasionnant des gaz à effet de serre et des pollutions) ;
– cuisiner l’intégralité des aliments quand cela est possible ;
– manger de la viande (bio et locale) ou du poisson que quelques fois par semaine au maximum ;
– manger frais, de saison et bio, et local quand cela est possible ;
– privilégier les petits producteurs et les distributeurs indépendants et coopératifs ;
– agir collectivement pour le soutien aux filières bios locales comme la demande aux élus de renforcer la part du bio dans la restauration collective ;
– ...
Ainsi vous serez en meilleure santé et contribuerez quotidiennement à rafraîchir la planète au lieu de l’enflammer (il est encore temps mais plus pour longtemps) !